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Libération
Critique

La Théorie du Bling Band

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Groupies. Les ados friqués de Sofia Coppola ont un nouveau passe-temps : dévaliser le dressing de stars hollywoodiennes. Un peu bordélique.
Nicki (Emma Watson) et sa bande ont rêvé d'une vie de star. Les voici face aux caméras... pour leur procès. (Photo DR )
publié le 11 juin 2013 à 20h06
(mis à jour le 12 juin 2013 à 10h09)

Une dialectique particulière structure le cinéma de Sofia Coppola : la pucelle et la pouffe. De Virgin Suicides à Somewhere, la réalisatrice américaine a construit ses fictions autour de donzelles évanescentes, les confrontant à leurs antithèses délurées et vulgaires. Avec sa position unique de réalisatrice et de fille dans le vent, force est de prendre note de la dimension autobiographique de l'œuvre de cette rejetonne du Nouvel Hollywood, qui oscille entre mythification de la jeunesse, désillusion de l'âge adulte et attraction mainstream pour la marge. Avec The Bling Ring, présenté à Cannes en ouverture d'Un certain regard, Sofia Coppola fait une nouvelle fois preuve de son port d'attache, l'adolescence, mais dans une version actualisée.

Clafoutis. C'est une histoire vraie, qui fit les choux gras de la presse américaine en 2009. Une bande de jeunes gens friqués de Los Angeles (dans le film, Emma Watson et une flopée d'inconnus au bataillon) s'est amusée pendant de longs mois à jouer au passe-muraille dans les villas de célébrités : Paris Hilton, Lindsay Lohan ou Orlando Bloom. Faisant glisser les portes-fenêtres des luxueuses maisons, ils ont envahi les dressings, chouré bijoux, sacs griffés, chaussures, posté les photos de leurs larcins sur Facebook. Et se sont fait attraper.

L'histoire a inspiré une longue enquête à Nancy Jo Sales, redoutable journaliste d'investigation au mensuel Vanity Fair. Et son