La première incursion, en 2009, de J.J. Abrams au royaume compliqué de Star Trek s'était soldée par une forme de petit miracle : réunir dans une même salle ignorants et érudits de cet univers et leur faire partager, le temps d'une projection, un plaisir équivalent. Le réalisateur, très à son aise, avait su tirer parti de la curiosité de chacun à découvrir les premières armes des héros d'une saga galactique qui possédait déjà une notoriété à faire pâlir de jalousie n'importe quelle grosse licence hollywoodienne : dix films au compteur, des douzaines de jeux vidéo, des BD, des romans et six séries télévisées dont, bien entendu, les 79 épisodes de celle créée par Gene Roddenberry dans les années 60.
Pour une sommaire remise à niveau de ceux qui auraient réussi à esquiver cette pierre angulaire de la culture geek, Star Trek est une variation spatiale de l'Odyssée, dans laquelle l'équipage de l'Enterprise explore des zones floues de la voie lactée, rencontrant des civilisations inconnues et, il faut bien le dire, souvent hostiles. Mais avant tout cela, il avait bien fallu que l'équipage soit constitué, que les héros fassent connaissance, harmonisent leurs caractères, et c'est ce terrain du prequel, et donc de la naissance du mythe, qui intéresse Abrams. Ce n'est donc rien de dire que le réalisateur était attendu au tournant pour ce second volet, exercice qui s'annonçait piégé tant était flagrante la surexploitation d'un contexte sur leq