Pour la première fois depuis des mois, syndicats de producteurs et de techniciens se sont retrouvés autour d'une table. Et ça ne s'est pas très bien terminé. Hier, le médiateur, Raphaël Hadas-Lebel, présentait aux représentants de l'industrie du cinéma les premiers résultats de ses travaux sur l'impact de l'extension de la convention collective du secteur (lire ci-contre). Cette mission lui avait été confiée voici un peu plus de deux mois par les ministres du Travail, Michel Sapin, et de la Culture, Aurélie Filippetti, afin de permettre aux partisans et opposants à cette extension de présenter leurs arguments et, surtout, de mesurer les conséquences de l'entrée en vigueur du nouveau texte, prévue le 1er juillet.
Or, les représentants de trois syndicats de techniciens (CGT, SNTPCT et FO) ont quitté les lieux «sans entamer de quelque manière un dialogue indispensable et constructif», ainsi que le mentionne un communiqué cosigné par les cinq syndicats de producteurs présents.
La cause de la grogne porte sur l'exposé du médiateur dans lequel, selon Denis Gravouil, un des représentants de la CGT, «il n'a jamais été question d'autre chose que du budget des films et jamais des droits des salariés ni de leurs revenus en baisse. Le médiateur a conclu que, quelle que soit la nature de l'application stricte du droit du travail dans la production de cinéma, cela aboutirait à un surcoût pour la majorité des films, ce qui est une évidence !»