Chantal Richard est coprésidente de la Société des réalisateurs français (SRF), avec Jean-Jacques Jauffret et Eric Guirado. Quelques jours avant l’assemblée générale qui décidera, éventuellement, du renouvellement du comité directeur et donc d’une nouvelle orientation de l’association, elle revient sur ce conflit qui divise et affaiblit le cinéma français.
Pourquoi la SRF a-t-elle soutenu l’extension de la convention collective ?
Nous avons été un certain nombre à penser que cette extension pouvait former un levier capable de faire évoluer un système de financement à bout de souffle. La redistribution des richesses du cinéma, au service des films que l’on appelle de la diversité, doit être réformée en profondeur. On voit bien que les films sous-financés sont de plus en plus nombreux, que les écarts ne cessent de se creuser avec les films les mieux dotés. Il faut donc que quelque chose de fort provoque une prise de conscience pour que, collectivement, et j’insiste sur le mot, nous prenions en main ces changements. Mais je ne crois pas que nous puissions le faire dans cette atmosphère hystérique où la peur s’est désormais emparée de tout le monde.
Il faudra bien que l’ensemble des professionnels finissent par s’entendre…
Je ne me montre pas très optimiste sur la manière dont va se dérouler le retour à la table des négociations.
Quel rôle peut jouer la SRF dans le débat ?
La Société des réalisateurs français n’est pas un syndicat mais une association. Nous ne jouons donc pas sur un rapport de forces mais nous avançons des idées. Parmi celles que nous avions proposées, il y avait la création d’un fonds de mutualisation, doté d’une vingtaine de millions d’euros par an, qui