On a beau cultiver un goût certain pour la série B, l'étrangeté domestique, et même, pourquoi pas, le minois de souris mi-alien mi-wasp de Keri Russell (Chérie, j'ai agrandi le bébé), on peine à discerner quelle palpitante fiction clandestine pourrait embarquer le double fond des formes plates et ternes de Dark Skies, première incursion en terres SF du label Blumhouse productions. Soit la distillerie à frissons du néo-magnat Jason Blum, formé à la dure chez Miramax (il serait celui qui aurait raté Blair Witch Project, grosse leçon et überfessée à la clé), pathologiquement obnubilé par la vidéosurveillance et rompu depuis l'ultrarentable Paranormal Activity à l'usinage de produits horrifiques au coût poids plume, déversés ensuite sur les écrans via la tuyauterie industrielle d'une major.
Un modèle économique roué, appliqué désormais à une considérable production, dont chaque nouveau rejeton se trouve invariablement promu à coup de marketing viral et de storytelling douteux sur l'air de «le pitch de Sinister est né du plus terrible cauchemar que le scénariste ait jamais fait», «Spielberg a été si terrifié par Paranormal Activity qu'il n'a pas pu le regarder jusqu'au bout», en attendant, peut-être, le tout aussi vraisemblable «Charles Manson n'en dort plus la nuit».
Décalque à peine déguisé de Poltergeist, Dark Skies exhibe d'abord son ancrage hyperréaliste (cellule familale résolument moyenne, pavil