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Libération
Critique

La bande à boudeur dans Bucarest

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Soûlographie. L’errance d’un trentenaire morose la nuit du nouvel an, premier film du benjamin de l’école roumaine.
Andrei Mateiu, alias Radu, coincé entre son ex et sa future, fait du boudin. (Photo DR )
publié le 25 juin 2013 à 20h16
(mis à jour le 26 juin 2013 à 10h49)

La nouvelle vague roumaine, suite. Le film Child's Pose, de Călin Peter Netzer, a remporté l'ours d'or au festival de Berlin et Cristi Puiu, Cristian Mungiu et Corneliu Porumboiu forment le trio déjà presque institutionnalisé des aînés qui, dans un environnement hostile, ont su ouvrir la voie et décrocher la reconnaissance internationale. Un mois en Thaïlande est à cet égard déjà un film de la relève, puisque son auteur, Paul Negoescu, est né à Bucarest en 1984 (tous les autres cités précédemment sont nés entre 1967 et 1975).

«Options». Negoescu a donc 4 ans quand la révolution dans son pays met un terme à la tyrannie pourrissante du couple de Thénardier rouge Nicolae et Elena Ceaușescu. «Je sens que j'appartiens à une génération perdue. Je me demande ce qui a changé dans nos modes de vie qui nous rend si incertains de nos sentiments. La seule raison à laquelle je pense est que ma génération est l'une des premières à avoir grandi après la chute du communisme, dans un environnement consumériste. Mes parents n'avaient pas le choix. Nous, au contraire, n'avons que des options», dit le cinéaste dans un court texte de présentation pour le festival Premiers Plans d'Angers.

Le film est en effet le portrait d’un trentenaire, Radu, qui, le jour de la fête du nouvel an à Bucarest, rompt avec sa petite amie et se met à rechercher son ex, dont il a fini par se convaincre qu’elle était la seule personne dont il était réelleme