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Libération
Critique

«Electrick Children»: mormone de croissance

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Prosélytisme. La révélation pop d’une gosse de l’Utah à la foi inébranlable.
publié le 25 juin 2013 à 20h16
(mis à jour le 26 juin 2013 à 11h03)

Dans le désert de l’Utah, une désopilante communauté mormone périt d’ennui entre lectures de la Bible et travaux domestiques. Au milieu d’une ribambelle d’enfants tristes, la blonde Rachel, tout juste 15 ans et innocente comme l’agneau sur la route de l’abattoir, découvre d’un coup d’un seul l’érotisme, l’existence d’un monde extérieur et le rock’n’roll.

Cassette. Une nuit, elle écoute en douce la cassette d'un obscur groupe pop et l'expérience est si troublante qu'elle se persuade qu'il s'agit là de l'origine de sa grossesse en cours, version moderne de l'immaculée conception dont on lui rebat les oreilles depuis sa naissance, le lecteur de cassettes audio en plus. Comme ses pieux parents accueillent la nouvelle avec une certaine fraîcheur, Rachel décide de partir à la recherche du propriétaire de cette voix magique, accompagnée par son frère, soupçonné à tort par les joyeux drilles mormons d'être le père de l'enfant, pas divin du tout, donc.

Le titre Electrick Children a été choisi car c'est à Las Vegas que les adolescents atterrissent, entre océan de néons et trottoirs crasseux, liant connaissance avec une bande de skateurs rockeurs, intrigués par ces deux spécimens égarés dans la grande Babylone. Pas maladroite, Rebbecca Thomas joue longtemps du choc entre cette cité nocturne vaguement monstrueuse et son personnage principal, enfant frêle au regard solide comme un roc.

Grâce. Autant le prog