A Cannes, où il présentait le Congrès en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs, Ari Folman ne cachait pas les difficultés rencontrées pendant la production et le tournage de cet objet hybride entre film et animation. Des complications liées à un double enjeu. Celui de rééditer la grâce de son Valse avec Bachir (2008), variation sur le conflit israélo-palestinien. Ensuite, celui d'adapter le Congrès de futurologie, livre de SF datant de 1971, du Polonais Stanislas Lem, satire d'un monde pseudo-utopique et totalitaire, lien évident au bloc de l'Est d'alors.
L'illusion contemporaine que veut décrypter Folman est celle du cinéma, d'Hollywood. Il transpose le récit autour de la figure de l'actrice Robin Wright, qui fait là un étonnant clin d'œil introspectif. A 44 ans, sa filmographie est à la dérive. Elle vit dans un hangar avec ses enfants, souffre de ses «choix foireux». Un studio lui propose un contrat : être scannée, devenir une image numérique pure, une comédienne sans ego, tandis qu'elle, la vraie Robin Wright, doit s'isoler (contre une belle rémunération). Vingt ans plus tard, vers 2030, elle est devenue une vieille dame, son avatar a retrouvé son aura de star. Le Congrès bascule alors dans l'animation, genre que Folman juge à même d'illustrer pêle-mêle la m