A l'origine du dernier film d'Avi Mograbi, l'histoire de Marcel, un cousin de son père, originaire de Beyrouth. En 1948 (à la création de l'Etat d'Israël), Marcel part pour Tel-Aviv, revient à Beyrouth, repart, revient… Elevé dans un Moyen-Orient où on pouvait voyager entre Alexandrie, Beyrouth, Damas et Tel-Aviv, il ne se résigne pas à choisir une ville ou une autre. La guerre des Six Jours, en 1967, mettra fin à ses hésitations : impossible pour les juifs de rester au Liban, Marcel s'installe définitivement en Israël. De lui, il n'est pas explicitement question dans Dans un jardin je suis entré, mais son ombre plane sur chaque scène.
Identité. Comme dans tous les documentaires du cinéaste israélien, il est ici question du «conflit». Sauf que cette fois, Mograbi n'est pas parti «d'un antagonisme ou d'une colère, mais d'un désir que ça change». Ce film est peut-être le plus personnel, ce qui est sûr, c'est qu'il parle de ses racines familiales en Syrie et au Liban. Avec son ami Ali al-Azhari, Arabe israélien qu'il connaît depuis trente ans et qui est son professeur d'arabe, il rêve devant nous d'un Moyen-Orient où juifs et Arabes vivraient en harmonie. Tous deux parlent, beaucoup. La caméra les filme dans la cuisine de Mograbi, dans le salon d'Ali, en voiture dans les rues de Tel-Aviv ou sur les routes de Galilée. Avi et Ali échangent histoires et documents familiaux. Parmi leurs découvertes, un Indicateur G