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Libération
Critique

«Plein Soleil», Delon en large

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Dolce vita. Restauration du chef-d’œuvre de René Clément, avec le jeune premier alors en devenir.
publié le 9 juillet 2013 à 21h46
(mis à jour le 10 juillet 2013 à 11h10)

Plein Soleil est à peine commencé que la caméra est déjà sur lui, comme victime heureuse et consentante d’un coup de foudre. Lui, à la terrasse d’un café romain de la via Veneto, celle-là même où à la même époque (1960) Fellini va tourner sa Dolce Vita. Pour un peu, c’est Marcello qui passerait dans l’arrière-plan. Mais Mastroianni surgirait (ou Romy Schneider qui apparaît vraiment en archi-second rôle) qu’on ne les verrait pas, hypnotisé par un regard de cobra qui ne nous voit pas, regarde ailleurs.

Lui, c'est Alain Delon, fulgurant pour un de ses premiers rôles remarquables, juste avant le Rocco de Visconti. Un des témoins du tournage dit que Delon est arrivé comme un jeune lynx. René Clément, le réalisateur, le voulait, mais pas à la place de Tom, jeune salopard, duplice, pervers et assassin. Delon devait interpréter le rôle de Philippe, riche oisif américain finalement joué par Maurice Ronet. C'est la femme de René Clément qui convainquit son mari que le «petit» ferait l'affaire en gouape dangereuse et solitaire. Très bien vu.

Vent libertaire. En août 1959 quand débute le tournage, Alain Delon a 23 ans. Ses partenaires, Maurice Ronet et Marie Laforêt, ont 32 ans et 20 ans. Toute une jeunesse dorée par le soleil d'une Italie de villégiature idéale entre les rues de Rome et la côte aux environs de Naples. Un pays qui n'existe plus, des acteurs qui sont morts ou ont vieilli. Plein Soleil, en regard de sa trans