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Libération
Critique

«It felt like love»: sexualité à l’américaine, l’ado au mur

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Touche-pipi. Portrait naturaliste à l’ambiguïté gênante d’une New-Yorkaise de 14 ans en quête d’amour.
publié le 16 juillet 2013 à 21h36
(mis à jour le 17 juillet 2013 à 10h15)

Comment reconnaître l’amour, le vrai, le pur, alors qu’on n’a pas la moindre idée de l’effet qu’il produit ? Cette lancinante question, qui agite depuis l’aube de l’humanité l’intégralité des adolescents terriens en phase de surproduction hormonale, est au centre du premier long métrage d’Eliza Hittman. Son héroïne, Lila, est une jolie gamine de 14 ans traînant son ennui dans son quartier du sud de Brooklyn tout au long d’un été étouffant, entre plages écrasées de soleil, répétitions assommantes d’un spectacle de danse et solitude désespérante de sa chambre obscure. Un peu dépassée par la notion de normalité supposée d’une fille de son âge, elle est hantée par le fait que sa vie sexuelle devrait être bien plus animée qu’elle ne l’est en réalité, c’est-à-dire inexistante. Il faut dire qu’en guise de compagnie - et donc de références -, elle n’a à sa disposition qu’un père qui ne comprend rien, un mignon voisin bien trop jeune pour jouer à touche-pipi et une amie de collège délurée qui surjoue la sexualité débridée avec son petit ami.

Tatoué. Alors Lila invente, à la manière des enfants qui se fabriquent un univers idéal, un coup de foudre hypothétique avec un jeune bellâtre croisé sur la plage. Il est beau, tatoué, un peu voyou sur les bords, s'appelle Sammy et colle parfaitement à l'idée que Lila se fait d'un petit copain présentable. Sauf que le Sammy en question n'est pas prêt, mais alors pas du tout, à entamer un chapitre passionnel av