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Libération
Critique

«Springsteen & I», on ne naît pas fan, on le devient

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Docu. Galerie de portraits des admirateurs de la rockstar.
publié le 16 juillet 2013 à 21h36
(mis à jour le 17 juillet 2013 à 10h21)

Déjà, on a ces temps-ci sur le feu, Bruce, la bio de Peter Ames Carlin (Sonatine). Ensuite, avoir une madeleine, fut-elle mondiale, n'implique pas aimer entendre les autres faire part de leurs propres réminiscences - comme si elles pouvaient rivaliser avec les nôtres, macaques ! Ne venez pas polluer mon usine à rêves. Bref, c'est à reculons qu'on s'est mis à visionner Springsteen & I, patchwork de témoignages de fans du prêcheur folk-rock du New Jersey. Pitch : restituer le lien particulier qui lie Springsteen à son audience depuis quarante ans. Les récits sont pour beaucoup des séquences envoyées par les fans eux-mêmes, ce qui contribue à une sorte d'«authencité». Ils sont entrecoupés d'extraits des concerts-communions de Springsteen & the East Street Band, avec des moments clés ritualisés comme le rock avec une fille choisie dans la foule, sur Dancing in the Dark.

Hé quoi, on s'est pris au jeu. Car au-delà du thème-valise Springsteen-la-BO-de-ma-vie, c'est une épatante galerie de portraits qui prend corps. Si «Bruce» est génial etc., ses fans valent le détour, telle cette mère archiviste qui raconte sans ciller qu'elle ne cessait de montrer une photo de B.S. à son fils bébé en répétant «Daddy, Daddy»… Que fait la Ddass ? Dieu merci le petit Dominic a du répondant, et déjoue grosso modo la névrose coercitive maternelle. Il y a aussi le faux Elvis, qui a réalisé «le rêve de [sa] vie», monter sur scène auprès de son die