On l'imaginerait volontiers avec des pansements aux genoux. Elle se serait pris une gamelle à vélo ou serait tombée d'une balançoire. Astrid Bergès-Frisbey a des airs de gamine. Dans sa gestuelle d'abord. Elle écarquille grand, grand, ses yeux bleu gris et fait des tas de moulinets avec ses mains quand elle parle. Dans la façon de s'exprimer ensuite. Elle prend mille et un détours pour raconter. S'arrête. Dit souvent «très, très», parle des «grands», se sent parfois «toute petite». Une attitude renforcée par une silhouette menue, des cheveux en bataille, un visage au naturel - pas une once de maquillage le jour de la rencontre - et une dégaine jean, basket, tee-shirt passe-partout. Ça pourrait passer pour de la minauderie. Ou agacer à la longue. Mais il y a aussi cette voix. Claire, légèrement voilée, éraillée sur la fin des phrases par les cigarettes lights qu'elle enchaîne. Et il y a les sourires timides qu'elle dispense de préférence à de grands éclats de rire sonores. Et surtout il y a ce regard, empreint de mélancolie qu'elle vous plante dans les yeux, comme pour vous sonder.
Cette semaine, la comédienne de 27 ans joue dans Juliette, premier film de Pierre Godeau. Sur l'affiche, elle semble être passée sous une ondée. La chevelure toute mouillée. Une fraise à la main qu'elle porte à sa bouche charnue. L'air ingénu et innocent. L'histoire de ce film très «sofiacoppolesque» ? Juliette 25 ans, se cherche. Fin des études, elle glande, terg