Menu
Libération
Série

Par Dewaere lui. Et si le comédien ne s'était pas suicidé?

Article réservé aux abonnés
Rewind. Cet été, «Libération» transforme l’Histoire en fictions. Aujourd’hui, place à un one-man show du moustachu des Valseuses qui, trente-neuf ans après, s’adresse à son acolyte Depardieu.
publié le 18 juillet 2013 à 19h56

«Dis, Gérard…» Juillet 2013. Bobino. En première partie de son one-man show intitulé Vieux Rimbaud, Patrick Dewaere s'adresse à Gérard Depardieu.

«Dis, Gérard, t’es dans la salle ? Non ? Tant pis. Ou tant mieux. T’aurais pris le premier rang à toi tout seul. Comme d’habitude… Tu le vaux bien, mais les autres, tu y penses, Gérard ? Ceux qui m’aiment parce qu’ils ne t’aiment plus. Qu’est-ce qu’ils auraient pensé de nous, de ça ? Si t’étais là, tu serais grimpé sur scène, une fois encore, une fois de plus, et alors on aurait joué quoi ? Les Laurel et Hardy du cinéma français ? Pour changer, j’aurais joué Hardy… C’est toi qui aurais fait le maigre et qui aurais pleuré. J’ai jamais aimé les rôles de composition, toi si. On a fini par en jouer tous les deux.

Tu sais ce qu'on aurait joué pour de vrai, en version courte ? La même merde qu'il y douze ans, mais ici. Notre big succès : le Tour de Gaule d'Astérix. Moi en Astérix, toi en Obélix, et une pensée pour Michel (1) qui aurait fait un bon officier romain. J'ai jeté dans la Seine le fusil qu'il m'avait offert le jour de sa mort. J'aime pas les reliques et j'aime pas les amis morts. Ou alors on aurait joué le même truc qu'il y a dix ans sur TF1 : Vingt ans après, d'après le père Dumas, en six épisodes, un chaque soir et applaudissements des sponsors à la fin. La mise en scène de Dayan était nulle, le scénario de Carrère bien ficelé, on s'est marré aux frais de la comtesse Bouygues. La distribution, c'était