Toute l’astuce du premier long métrage réalisé par Jérôme Le Maire repose sur une navigation dans les eaux troubles du faux documentaire et de la fiction bricolée à partir de vidéos amateur. Le prétexte de cette affaire se présente sous forme d’une dizaine de quadragénaires solidement déjantés, dont l’essentiel des loisirs consiste à se déguiser en diables rouges, avec costumes grotesques et instruments à percussions, pour participer aux innombrables carnavals et fêtes de village que compte la Belgique, leur pays natal. Ils possèdent leur répertoire, leurs signes de ralliement et un nom de baptême, la Rwayal Printen, fanfare d’amour et d’amitié. Sous l’impulsion du chef de la bande, Vincent (Solheid, comédien principal et auteur de l’idée originelle), la fine équipe décide de ne pas rentrer à la maison après une fiesta particulièrement alcoolisée, se jette sur les routes, drapeau au vent et tambour battant, d’un carnaval à un autre, d’une cuite à la suivante.
Road-movie habile, le Grand'Tour semble né d'une idée partagée par ces grands garçons qui, dans la vie, se réunissent régulièrement pour s'intoxiquer en riant et, au détour métaphysique d'un état d'ébriété, se sont dit que ce serait chouette si tout ça pouvait durer éternellement. A partir des images tournées par Jérôme Le Maire, une fiction s'est mise en place, imaginant ce «Never Ending Tour» (la tournée sans fin de Bob Dylan) à la sauce wallonne, entre campements dans les bois, feux de bivouacs cocaïnés et li