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Eastwick mené à la baguette

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Ça a eu lieu. La ville puritaine de la Nouvelle-Angleterre est le décor des «Sorcières» de George Miller.
publié le 24 juillet 2013 à 19h06
(mis à jour le 26 juillet 2013 à 11h12)

Les Sorcières d'Eastwick commence par un long zoom depuis le ciel, immergeant le spectateur dans une ville de la Nouvelle-Angleterre. Un clocher, des maisons de brique, une station-service, des petits gnenfants, une école chrétienne… Perfection wasp.

Cette bourgade fictive, inspirée de la petite ville de Wickford, est le décor du film de George Miller, adapté d’un roman de John Updike. Il y fait bon vivre, sauf pour les trois héroïnes : des femmes seules, veuves ou divorcées, incarnées par la crème de la féminité hollywoodienne d’alors. Cher, Susan Sarandon, Michelle Pfeiffer. Une brune, une rousse et une blonde qui souffrent du puritanisme ambiant. Et qui voient leurs vies bouleversées quand un homme diabolique (Jack Nicholson) achète un immense manoir hanté et les entraîne dans un tourbillon de tours de magie, de fric, de plans à plusieurs… Face à ce personnage sadique et pervers, le trio prend sa revanche, étudie les sciences occultes dans les grimoires et fait méchamment souffrir notre ami. Voilà pour l’intrigue.

Si les Sorcières d'Eastwick a vieilli, si les effets spéciaux souffrent à la revoyure, le film de George Miller (également auteur de Mad Max, Babe 2 et Happy Feet…) est, par son succès, un point charnière dans la culture pop. D'abord parce qu'il insuffle dans le mainstream des thèmes - l'ennui dans les petites villes américaines, la chape de plomb du puritanisme - jusque-là plutôt réservés aux films indés (American Graffiti