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Lafont, sacrée bonne flamme

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Disparition. L’actrice, égérie de la Nouvelle Vague et éternelle figure de l’énergie juvénile, est morte hier à 74 ans.
Bernadette Lafont le 25 mai 2007 à Cannes. (Photo Fred Dufour.AFP)
publié le 25 juillet 2013 à 22h56

Bernadette Lafont ne sera donc jamais la vieille dame indigne du cinéma français qu’elle se délectait d’avance d’incarner. La comédienne est morte jeudi matin à l’âge de 74 ans dans sa ville natale de Nîmes, après avoir été victime, en début de semaine, d’un malaise au Grau-du-Roi (Gard).

En dépit d'une carrière riche de près de deux cents films et d'une présence régulière sur les scènes de théâtre, Bernadette Lafont restera éternellement, aux côtés de Jean Seberg et d'Anna Karina, la figure féminine tutélaire de la Nouvelle Vague qui lui offrit ses plus beaux rôles. Née le 26 octobre 1938 d'un père pharmacien protestant et une mère au foyer, la jeune fille bénéficie d'une éducation relativement stricte, qu'elle résumait d'une formule heureuse : «Je pouvais m'habiller en pute à condition de rentrer à l'heure.» Très bonne élève, dévoreuse de romans, excellente danseuse, elle est aussi solidement délurée et ne rêve que d'embrasser une carrière de star de cinéma. A 16 ans, alors qu'elle vient de décrocher son premier bac, elle va observer en douce de jeunes et beaux comédiens qui répètent Jules César, avant une représentation dans les arènes de Nîmes. Son regard brun ravageur croise celui de Gérard Blain qui ne s'en remet pas. Après un an de cour assidue, le James Dean du cinéma français épouse la belle Bernadette et l'emmène à Paris où elle va, enfin, déjà, rencontrer le cinéma.

Gouaille. Avec lui, Bernadette Lafont fréquen