Où en êtes-vous avec la télévision ?
La télévision est comme une machine qui ronfle à côté de soi : on met des trucs dedans et ça ressort, c'est l'usine de Tintin en Amérique. Comme j'avais besoin de faire des choses, j'étais très satisfait par la télévision, et ça va continuer. Je ferai une série documentaire sur la guerre de 14-18 pour France 2 dès que j'en aurai terminé avec le film, une série monarcho-nostalgique sur la chute des aigles. Et, à partir de janvier ou février, je présenterai sur Arte une série d'émissions sur le cinéma (il ne s'agira que de la présenter). Mais ne m'entraînez pas dans une discussion sur la télévision. Si on en parle mal, on est viré. Et comment voulez-vous que je dise du bien de la télévision, qui est en pleine déliquescence ?
C’est un discours nostalgique ?
Non, c'est un dérapage généralisé. En même temps, je n'ai pas envie d'en parler parce que c'est médiocre, même s'il reste les chaînes cryptées dans une certaine mesure, et Arte dans une autre. En gros, on sait ce qu'il faudrait faire pour arranger les choses, c'est-à-dire ce qu'aucun pouvoir politique ne voudra faire. Je constate aussi que le discours sur la télévision devient obsessionnel, comme si la France était enchaînée à ce miroir. Il n'y a qu'à dire : «La télévision est devenue nulle, on ne veut plus la regarder, foutez-nous la paix, vous n'êtes pas intéressants.» Peut-être que déjà, ça leur ferait quelque chose. Et puis, il y a l'autre technique, qui revient à dire : «On ne peut aller contre le monde tel qu'il est.» Mais i