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Critique

«Elysium», une classe en dessous

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Ségrégation. Une anticipation flippante mais saupoudrée de niaiseries, par le réalisateur de «District 9».
(DR.)
publié le 13 août 2013 à 20h16

Dans son premier long métrage, District 9, Neill Blomkamp avait construit une anticipation remarquablement pertinente d'une Afrique du Sud qui, dans la foulée du débarquement impromptu d'extraterrestres aux allures de gros cafards, davantage immigrés clandestins qu'envahisseurs, retrouve ses vieux réflexes de l'apartheid et fait connaître à ces nouveaux venus le sort que, jadis, elle réservait aux natifs du coin. Avec Elysium, bénéficiant d'un budget bien plus confortable (100 millions de dollars tout de même, 75 millions d'euros), le jeune réalisateur sud-africain a appliqué une recette sensiblement identique, développant à nouveau son propos à partir de la puanteur de la ségrégation, cette fois en version lutte des classes. Le clivage, ici, s'applique à établir une frontière hermétique entre les très riches et les extrêmement pauvres, établissant le postulat qu'en 2154, les classes moyennes auront disparu.

Gueux. Pour faire court, les puissants de ce XXIIe siècle se sont retranchés sur un immense satellite artificiel - Elysium donc - où règnent luxe, fraîcheur et abondance et où, détail d'importance, toute forme de maladie a été éradiquée. Certes, cette Palm Island de l'espace ressemble à une pub un peu vulgaire pour un lotissement haut de gamme sur les hauteurs de la Côte d'Azur (type manoirs néocoloniaux à la Beverly Hills, meublés chez Romeo), mais c'est toujours mieux que la surface de la Terre où des mi