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Libération
Reportage

Locarno, palmarès sans tache

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Cinéma. Riche en bonnes surprises, le festival suisse, sous la direction du critique italien Carlo Chatrian, a attribué son léopard d’or au film sur Casanova du Catalan Albert Serra.
publié le 18 août 2013 à 20h16
(mis à jour le 20 août 2013 à 10h02)

Le succès d'un festival repose probablement sur tout un chapelet de critères, du nombre de spectateurs à la satisfaction des sponsors en passant par le taux de remplissage des hôtels et la clémence de la météo. Locarno, pour la première édition de son nouveau directeur artistique, Carlo Chatrian, critique et historien du cinéma italien, s'est approché du sans-faute, ajoutant à une programmation riche en bonnes surprises un palmarès qui n'a pas oublié grand-monde (lire ci-contre). Le fait, notamment, d'attribuer à Albert Serra le léopard d'or constitue à la fois un hommage à la courte carrière du réalisateur catalan, 38 ans, mais aussi une promesse sur l'avenir d'un cinéma dont il est un des représentants les plus doués. Son film, Historia de la Meva Mort, ne produit certes pas le même effarement qu'à la vision de Honor de Cavalleria (sur Don Quichotte) ou du Chant des oiseaux (sur les rois mages), jouant des mêmes faux rythmes et des intentions mystérieuses des personnages. Il exige même un peu de maturation, quelques heures ou quelques jours, pour en percevoir pleinement l'impact. Le film est une évocation apocryphe d'un des voyages de Casanova, désormais vieux dandy revenu de tout dont la jouissance consiste à se goinfrer. De bouffe, de livres, de rencontres, de baise… A la recherche mécanique de plaisirs auxquels il ne croit plus vraiment, son chemin croise celui d'un autre dandy, moins divertissant mais aussi séduisant, Dracula en pers