Depuis sa création, en 1969, la Quinzaine des réalisateurs en a vu des vertes et des pas mûres, mais jamais encore un débarquement de policiers pour saisir la copie d'un film. Lors de la dernière édition du Festival de Cannes, c'est pourtant ce qui s'est produit, avec à la clé quelques explications embarrassées du commissaire et l'enlèvement du fichier DCP du documentaire de Frank Pavich, Jodorowsky's Dune. Comme son titre l'indique, le film, retenu en sélection, raconte les coulisses du projet, finalement avorté, d'adaptation du célèbre roman de science-fiction de Frank Herbert par le cinéaste chilien.
Infaillible. En 1975, Michel Seydoux, producteur des précédents longs métrages de Jodorowsky, met en chantier «le plus grand film de SF de tous les temps», dont certains décors devaient être dessinés par Salvador Dalí et dont la distribution devait compter, entre autres, Mick Jagger et Orson Welles. Après quelques mois de préparation, et faute de financements, le projet est abandonné, précipitant les innombrables fans de l'œuvre au cœur d'un désespoir que même (et surtout) l'adaptation signée David Lynch presque dix ans plus tard ne parviendra pas à faire oublier.
L'un des éléments principaux sur lequel Pavich s'est appuyé pour cette immersion dans ce film fantôme est un objet fabuleux : le story-board de Dune. A l'époque, Jodorowsky avait fait la connaissance de Jean Giraud, alias Moebius, qui avait dessiné l'aff