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Libération
Critique

«Les flingueuses»: duo de gâchettes lourdes

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Buddies. Avec «les Flingueuses», Paul Feig livre une comédie policière et féminine très premier degré.
(Photo DR )
publié le 20 août 2013 à 20h56
(mis à jour le 21 août 2013 à 10h23)

D'abord, s'insurger contre l'égrillardise paresseuse des filiales françaises des majors à marketer chaque comédie qui traverse l'Atlantique comme si elle devait nécessairement s'affirmer plus grasse qu'elle ne l'est pour espérer séduire les rieurs gaulois. Ainsi l'épouvantable réclame des Flingueuses entend-elle nous vendre cette buddy comedy policière au féminin sur l'air «le FBI aussi a ses règles». Délicat.

Gaillarde. La délicatesse, c'est pourtant d'habitude le trait premier de son réalisateur, Paul Feig, lui qui fut voilà treize ans le créateur et l'un des maîtres d'œuvre, avec Judd Apatow, de la sublime série ado Freaks & Geeks, alors passée inaperçue. Depuis cet échec, Feig est longtemps resté cloîtré dans l'ingratitude de réalisations télévisuelles, avant d'être extirpé de son placard il y a deux ans pour réaliser Mes Meilleures Amies, triomphe salué comme la plus franche extension récente du rôle féminin dans la farce hollywoodienne, loin des sempiternels canons romantiques.

De ce film, les Flingueuses entend à l'évidence reconduire les recettes. Il est cette fois question d'une paire d'enquêtrices lancées dans Boston, l'une agente du FBI spécialement dépêchée sur place, brillante mais engoncée dans son arrogance et ses manières procédurières, l'autre une gaillarde inspectrice du cru, à l'hygiène douteuse et aux méthodes cavalières. L'intrigue, en forme de comédie des contr