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Critique

«Jeune et jolie»: impairs et passes

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BCBG. Marine Vacth illumine le nouveau Ozon dans la peau d’une ado qui s’adonne à la prostitution de luxe.
Isabelle (Marine Vacth) n'a de comptes à rendre à personne. (Photo Mars Distribution)
publié le 20 août 2013 à 20h56
(mis à jour le 21 août 2013 à 10h05)

A Cannes, cette année, les esprits toujours un peu échauffés avaient développé, dans la foulée d'une interview accordée par François Ozon, un petit scandale (lire ci-contre) qui en avait presque fait oublier son film. Presque, mais pas tout à fait, et heureusement. A présent débarrassé de ce fardeau, Jeune & jolie apparaît enfin pour ce qu'il n'a jamais cessé d'être : l'observation délicate et pudique d'une métamorphose, l'espace de quatre saisons pleines de bruit et de fureur.

Le personnage qui subit cette transformation est une lycéenne parisienne issue d’un milieu gentiment bourgeois, contexte névrotique dont le cinéma français a mille fois exploré les recoins sombres. La beauté d’Isabelle (Marine Vacth) atteint une telle perfection qu’elle en est intimidante, autant pour les garçons qui croisent son chemin que pour Ozon lui-même, qui la met en lumière avec d’infinies précautions.

Modestie. Isabelle est à l'instant de sa vie où elle se tient au bout du plongeoir, basculant dans le grand bain, sans savoir si elle aura pied ou non. Ce qui préoccupe évidemment la jeune fille, c'est le cortège de questions liées à la séduction, au sexe et au rapport avec autrui. Après s'être débarrassée d'un encombrant pucelage avec un joli mais pas très adroit touriste allemand pendant les vacances, elle a la désagréable surprise de constater que cela n'a en rien changé le cours de son existence. Alors, à la rentrée des classes, Isabe