Peut-on avoir été et être à nouveau ? C'était la question posée en 1978 par Fedora, de Billy Wilder, à laquelle critique et public ont cruellement répondu non. Rappelons l'histoire : Barry Detweiler, producteur américain en difficulté financière, traverse l'Atlantique pour retrouver une ex-superstar retirée sur l'île de Corfou, en Grèce, afin de la persuader de faire un come-back. Après plusieurs tentatives contrariées par l'entourage, il finit par pénétrer dans la villa Calypso où la dénommée Fedora, qui évoque fortement Greta Garbo, vit sous la haute surveillance d'une comtesse polonaise et d'un certain docteur Vando. Est-elle droguée, folle ? Le producteur enrage, d'autant plus que sa beauté semble intacte…
Légende. Bien que le film soit l'adaptation d'une nouvelle de Tom Tryon, difficile de ne pas noter les similitudes entre Fedora et Sunset Boulevard, signé vingt-huit ans plus tôt par Wilder. Les deux s'ouvrent par une mort violente et se déroulent comme un long flash-back. C'est William Holden, alias Joe Gillis, scénariste en galère de Sunset Boulevard, qui joue le producteur en rade de Fedora. Les héros sont grimés : Joe Gillis est contraint par Norma Desmond de porter les vêtements de ses anciens maris et Fedora, interprétée par Marthe Keller, doit se déguiser afin de perpétuer une légende. Billy Wilder fait appel à des stars pour jouer leur propre rôle : Erich Von Stroheim, Cecil B. De