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Libération
Critique

«Le Prochain Film», comme en vrai

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Comédie. Intime et léger, le nouveau long métrage de René Féret excelle dans l’art de la vraisemblance.
Antoine Chappey, Sabrina Seyvecou et Frédéric Pierrot, de parfaits complices. (Photo Sylvain Bonniol)
publié le 20 août 2013 à 19h46
(mis à jour le 21 août 2013 à 10h28)

Amoins d’être une créature d’exception, cher lecteur, chère lectrice, vous êtes comme tout le monde : vous improvisez votre vie chaque matin. Chaque jour, à chaque pas, vous inventez votre mise en scène, produisez des répliques sans les avoir apprises, parlez sans avoir répété, vous exprimez sans filet ni texte, selon l’inspiration ou les contraintes et nécessités du quotidien. Votre rôle, vous l’avez dans le sang et le connaissez par cœur parce que c’est celui de votre vie. Ainsi, nous sommes tous, depuis l’instant de notre naissance, des génies de l’improvisation, à une exception près : les acteurs… Ce sont les seuls, au fond, qui n’improvisent jamais, puisqu’ils travaillent précisément à imiter nos vies.

Farceurs. C'est sur le terreau de ce vieux et beau paradoxe qu'est né le Prochain Film de René Féret (qui du coup, à partir d'aujourd'hui, n'est plus le prochain, mais le dernier en date du metteur en scène). Il raconte une tranche de la vie du cinéaste fictif Pierre Gravet, engagé dans un projet de comédie où son frère, Louis, tiendrait le rôle principal. Comme c'est souvent le cas dans la réalité, cette idée se révèle difficile à réaliser. Pierre peine à convaincre son producteur de ses talents comiques comme de ceux de Louis, les deux frères n'étant pas perçus comme de gros farceurs. A cet obstacle s'ajoutent aussi d'inévitables grincements domestiques : Pierre organise une promiscuité dangereuse entre sa profession (son ar