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Libération
Critique

«The Conjuring», la formule basique

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Vade Retro. Signé par le réalisateur de «Saw», un film d’épouvante convenu mais efficace.
(Photo DR )
publié le 20 août 2013 à 20h56

A la recherche de la recette miracle qui retrouverait la verve hargneuse des films d'horreur fauchés des années 70 et 80, les studios américains ont trouvé en la personne de James Wan un petit monstre d'efficacité, à défaut d'un grand cinéaste. Wan est ce jeune réalisateur d'origine malaisienne qui a signé le premier volet de Saw puis en a supervisé les séquelles, enchantant tous les fans de boucherie avec le désormais célèbre Saw 6. Son arme fatale, c'est le sens du vintage. Avec The Conjuring, il a réuni tous les ingrédients fétiches des années fastes : exorcisme, paranormal, scientifiques exaltés, valeurs familiales disloquées dans une Amérique qui n'a pas encore compris dans quel pétrin elle était, chemises à col pelle à tarte et pantalon pattes d'eph, sans oublier les effets spéciaux faits à la main pour coller au plus près des modèles revendiqués.

Mais ce n’est pas tout. James Wan a ici déniché l’histoire, authentique, d’un couple jouissant d’une notoriété folklorique aux Etats-Unis et dont la vie bien remplie, curieusement, n’a jamais intéressé le cinéma. Les Warren étaient des démonologues. Elle, soi-disant médium surdouée, lui, crapaud de bénitier vaguement scientifique, entre Bible et manuels de prestidigitation. Ils furent de petites vedettes en leur temps, les années 70 et 80 justement, tirant quelques bénéfices de conférences sur des phénomènes paranormaux dont ils auraient été témoins et d’interventions rémunérées pour traquer le démon