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Libération
Critique

«Grand Central»: effusion nucléaire

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Gary 1. Une histoire d’amour fusionnelle trop lisse par Rebecca Zlotowski.
publié le 27 août 2013 à 19h06
(mis à jour le 28 août 2013 à 10h20)

Nous y revoilà : face au cas de figure emblématique du jeune cinéma français, dont Grand Central pourrait être un précipité, un échantillon exemplaire. Tout ce qui fait la force, le charme et la nature du cinéma de ce pays semble rassemblé ici dans un bouquet sans faute par Rebecca Zlotowski, que Belle Epine, son premier film, propulsa en 2010 parmi les jeunes valeurs d'un cheptel surpeuplé. Sans faute, mais sans génie non plus…

Ardents. Bien écrit, bien interprété et plutôt bien filmé, Grand Central raconte une histoire d'amour fusionnelle dans le monde de l'atome. Nous y suivons essentiellement Gary, beau brin de brun trentenaire, au moment où il trouve un boulot de décontamineur en centrale nucléaire. Dans ce petit monde solidaire, stressé et désabusé, il fait la connaissance de la somptueuse Karole et de son compagnon Toni. Les dangers de la liaison cachée qu'entretiennent Gary et Karole côtoient les risques et périls de la radioactivité dont le mal invisible plane sur toutes les consciences.

Tout ici témoigne d’un travail sérieux, à commencer par la qualité de l’immersion documentée dans le monde infilmé des sans-grade de l’industrie nucléaire. Les ardents Tahar Rahim et Léa Seydoux forment des amants irréprochables, même si Rebecca Zlotowski semble avoir confiné l’érotisme de l’actrice dans une expression unique et co