Inaltérable visage séraphin de la comédie américaine à son meilleur (du magnifique Supergrave à la formidable série surspeedée Arrested Development), Michael Cera, 25 ans, a été claquemuré dans un stéréotype d'ado naïf à la gestuelle complexée. Dans Magic Magic, il s'en défait enfin pour incarner délicieusement un personnage aussi outrancier qu'odieux, approchant ainsi son ambition d'enfant : devenir Bill Murray quand il sera grand.
Avez-vous un portrait de vous qui vieillit à votre place ?
J'aimerais répondre à cette question, mais je n'ai jamais lu la Belle et la Bête (rires).
Comment vous êtes-vous retrouvé au Chili sur un tournage de Sebastián Silva ?
Un jour, à New York, j'étais sous une pluie glacée avec ma copine, et nous sommes passés devant un cinéma qui diffusait La Nana. J'ai été intrigué par l'affiche, et nous sommes entrés dans la salle, un peu à l'aveugle. J'ai tant aimé le film que j'ai pris contact avec le réalisateur. Sebastián est quelqu'un avec qui il est assez facile de devenir ami. Il y a quelque chose de très séduisant, de très plaisant à parler avec lui, et l'on s'est immédiatement appréciés. Un jour, il m'a fait lire le scénario de Magic Magic, et j'ai été saisi par la sensibilité et l'originalité de cette histoire, sa manière de déjouer tous les clichés habituels. Et j'ai adoré le personnage de Brink, que j'ai aussitôt voulu jouer.
Il incarne quelque chose d’inédit dans votre filmographie. Qu’est-ce qui vous a séduit ?
Son ambiguïté, son excentricité, sa dynamique à l'intérieur du groupe, le fait que l'on suggère qu'il