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Venise : la Mostra sans les muscles

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Cinéma. Face à la concurrence de Cannes et de Toronto, le vénérable festival italien tente vaille que vaille de donner du punch à sa 70e édition. Premier claquage : «The Canyons», de Paul Schrader, sur un scénario de Bret Easton Ellis.
«The Canyons» de Paul Schrader, avec la starlette Lindsay Lohan et l'acteur porno James Deen. (Photo DR )
publié le 30 août 2013 à 22h16
(mis à jour le 31 août 2013 à 2h02)

«Venise est resté un peu trop immobile, ces vingt dernières années, et le paie aujourd'hui sur le plan international. […] Si le prestige de la Mostra est resté intact face à l'émergence de nouvelles manifestations, comme Rome ou Toronto, c'est grâce à la richesse de son histoire et à la qualité reconnue par tous de sa programmation, mais les autres grands festivals ont beaucoup évolué et pris de l'ampleur, tandis que nous stagnions.» Ainsi Alberto Barbera, qui venait alors de succéder à Marco Müller comme patron de la Mostra, nous exposait-il voilà un an l'ampleur du travail de rénovation qu'il lui revenait de mettre en œuvre, à l'orée d'un nouveau mandat à la tête du plus ancien des grands festivals internationaux de cinéma - il avait déjà occupé ce même poste de 1998 à 2002. Alors que la 70e édition s'est ouverte mercredi, si apparaît évidente la bonne volonté déployée, malgré le contexte de crise, pour épouser le standard contemporain de la grand-messe cinématographique internationale, les efforts consentis semblent encore trop timides pour que se résorbe sensiblement son arriéré vis-à-vis des féroces rivaux qu'incarnent Cannes, Berlin et, aujourd'hui plus que jamais, Toronto.

Tandis que l'inadaptation et la vétusté des infrastructures qui accueillent le festival sur l'île du Lido demeurent un chantier reformulé à chaque nouvelle édition, auquel ne répondent pour l'heure que quelques cosmétiques coups de badigeon, le marché du film mis en place dès l'an