«Venise est resté un peu trop immobile, ces vingt dernières années, et le paie aujourd'hui sur le plan international. […] Si le prestige de la Mostra est resté intact face à l'émergence de nouvelles manifestations, comme Rome ou Toronto, c'est grâce à la richesse de son histoire et à la qualité reconnue par tous de sa programmation, mais les autres grands festivals ont beaucoup évolué et pris de l'ampleur, tandis que nous stagnions.» Ainsi Alberto Barbera, qui venait alors de succéder à Marco Müller comme patron de la Mostra, nous exposait-il voilà un an l'ampleur du travail de rénovation qu'il lui revenait de mettre en œuvre, à l'orée d'un nouveau mandat à la tête du plus ancien des grands festivals internationaux de cinéma - il avait déjà occupé ce même poste de 1998 à 2002. Alors que la 70e édition s'est ouverte mercredi, si apparaît évidente la bonne volonté déployée, malgré le contexte de crise, pour épouser le standard contemporain de la grand-messe cinématographique internationale, les efforts consentis semblent encore trop timides pour que se résorbe sensiblement son arriéré vis-à-vis des féroces rivaux qu'incarnent Cannes, Berlin et, aujourd'hui plus que jamais, Toronto.
Tandis que l'inadaptation et la vétusté des infrastructures qui accueillent le festival sur l'île du Lido demeurent un chantier reformulé à chaque nouvelle édition, auquel ne répondent pour l'heure que quelques cosmétiques coups de badigeon, le marché du film mis en place dès l'an