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Libération
Critique

Prises de «Jodo»

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Sorcier. Rencontre avec le conteur ésotérique et adulé Alejandro Jodorowsky, qui adapte à l’écran son autobiographie «La Danza de la Realidad».
publié le 3 septembre 2013 à 19h06
(mis à jour le 4 septembre 2013 à 12h41)

Parmi les faits de gloire de la dernière édition du Festival de Cannes, l'arrivée d'Alejandro Jodorowsky sur la scène du cinéma de la Quinzaine des réalisateurs restera un grand moment. Alors qu'en règle générale, la salle se vide de plus de sa moitié dès l'entame du générique final, personne ne bougea de son siège à la fin de La Danza de la Realidad (lire ci-contre). Et une immense ovation accompagna l'entrée du réalisateur qui dut faire face à de longues minutes d'applaudissements. «J'étais arrivé à Cannes dans un état fébrile. Je ne sais pas si c'était psychosomatique, mais j'avais une grippe bizarre. Puis, dans les coulisses, le délégué de la Quinzaine, Edouard Waintrop, m'avait dit qu'il ne fallait pas être triste si les gens partaient, c'était comme ça à Cannes. Et moi, comme un vieux gladiateur couvert de cicatrices, j'étais entré et j'ai vu la salle pleine qui manifestait son enthousiasme. Premièrement, ça m'a guéri. Ensuite, comme je ne suis pas habitué à ce genre de choses, je me suis dit que j'allais mourir. Là, tout de suite.»

La carrière de La Danza de la Realidad, septième long métrage du cinéaste franco-chilien, plus de vingt ans après son dernier, ne faisait que commencer. D'autres festivals, d'autres hommages ont suivi, toujours accompagnés du même accueil fiévreux et généreux. Bien entendu, il y a le film, grandiloquent, somptueux d'ambition, écrit avec la verve d'un gamin qui a le monde à conquérir. Mais il y a aussi Jodo