Son sourire semblait le meilleur rempart contre le malheur. Espiègle et chaleureux, avec une pointe de timidité, un soupçon de tristesse, comme si elle craignait toujours de n’être pas à sa place. Il n’est pas parvenu à éloigner le cancer qui l’a emportée lundi soir. Valérie Benguigui avait 47 ans et une carrière de comédienne qui décollait enfin, après des années de travail acharné et de doutes.
Présence. Longtemps cantonnée aux seconds rôles, elle venait d'être célébrée par la «famille du cinéma», comme on dit, qui lui avait décerné en février le césar de la meilleure actrice dans un second rôle, pour la comédie à succès le Prénom. Au côté de Patrick Bruel, elle y campait Babou, un personnage de femme au bord de la crise de nerfs, écrasée par le mariage et les enfants. Tiré de la pièce éponyme, qui a triomphé en 2010 et 2011, et dans laquelle elle jouait déjà, le film a fait un carton, avec plus de 3 millions d'entrées en France.
Valérie Benguigui, c'était d'abord une présence, une façon bien à elle de bouger et d'occuper l'écran. Ancienne élève du cours Florent et de l'école du théâtre Chaillot animée par Jérôme Savary, elle a débuté à la télévision dans la série comique Palace et au cinéma dans un film de Francis Huster, On a volé Charlie Spencer (1986).
Après quelques années de surplace, elle commence à s'installer dans le paysage cinématographique français avec le blockbuster La vérité si je mens (1