Menu
Libération

Wang Bing, terre d’asile à La Mostra

Article réservé aux abonnés
Festival. Le cinéaste a réalisé un documentaire fleuve sur l’internement psychiatrique en Chine.
par Julien Gester, Envoyé spécial à Venise
publié le 4 septembre 2013 à 21h26
(mis à jour le 5 septembre 2013 à 14h11)

Cela doit friser un record. La compétition officielle de la Mostra de Venise accueille cette année deux films documentaires en compétition : l'américain The Unknown Known, un portrait de Donald Rumsfeld par Errol Morris, projeté hier, et l'italien Sacro Gra, de Gianfranco Rosi (auteur des mémorables Below Sea Level et El Sicario), sur le «Gra», soit la ceinture de contournement périphérique romaine, que le festival ne dévoilera que ce soir.

On ne discerne pas sans peine ce qui a pu valoir à Morris de se hisser en compétition avec son interminable dialogue, foutraquement charpenté et assez hideusement habillé, entretenu avec l’ex-secrétaire à la Défense de Bush Jr. A l’évidence voué à démontrer combien l’invasion de l’Irak n’était fondée en rien, celui-ci ne parvient guère qu’à offrir à Rumsfeld un espace de justification voire d’autoglorification et le consacrer avec une sensible révérence en maître-bonimenteur, roi du bonneteau verbal, du sophisme et de l’argutie politicienne.

Paresse. Mais surtout, ce qui interroge plus encore, c'est l'extrême carence d'ambition qu'affiche un tel film dans sa facture, la terrible paresse de ses formes plates (une habitude chez Morris dont Mr. Death - Grandeur et décadence de Fred A. Leuchter Jr. ou Operating Procedure étaient déjà navrants), alors même que les sections parallèles recèlent nombre d'œuvres étiquetées docu, d'une incomparable ampleur et