La cérémonie des adieux pour le trésor national vivant, Hayao Miyazaki, s'est déroulée dans le cadre pas très sexy, ni particulièrement noble, d'une salle de conférence de presse à Tokyo avec micro et bouteilles d'eau minérale. Donc, c'est dit, juré, craché, vendredi matin (en France) devant un parterre de journalistes : le maître de l'animation prend bel et bien sa retraite et range les crayons, à l'âge de 72 ans. La primeur de cette annonce avait été accordée dimanche depuis la Mostra de Venise, à l'actuel président du Studio Ghibli, Koji Hoshino, lors de la projection du dernier chef-d'œuvre de Miyazaki en compétition officielle, Le vent se lève (qui sort en France le 15 janvier). Immédiatement, les fans du monde entier se sont émus d'une telle décision sur les réseaux sociaux, qui surprend de la part de quelqu'un qui semblait parti pour plutôt se tuer à la tâche et mourir arc-bouté sur la planche à dessin.
Orageux. On sait que le maître n'a jamais voulu lâcher d'un iota son contrôle obsessionnel du moindre détail de ses films, dessinant personnages, décors, et affinant lui-même les effets toujours plus éblouissants de ses mises en scène. On dit que pour Princesse Mononoké, il aurait dessiné lui-même jusqu'à 144 000 plans. Et dans un making-of sur la production du Vent se lève, on le voit fulminant dans un invraisemblable bordel de croquis qu'il trace et jette à la poubelle. Il était question, depuis longtemp