Peut-être est-ce d'avoir pris goût et habitude à l'attachante ritournelle d'images patrimoniales qui ouvre chaque séance de la sélection officielle qui nous aura un temps laissé croire, alors que l'on se faufilait dans la salle où était dévoilé The Zero Theorem, que ces images obliques et criardes défilant sur l'écran ne pouvaient être qu'extraites d'un film oublié, primé voilà trente ans, et participaient ainsi du grand ressassement auquel se livre une Mostra qui célèbre sa 70ème édition. Mais lorsqu'y apparurent successivement Christoph Waltz en dépoilé intégral et cabot heureux, et un Matt Damon tout en crête blême et costume zébré, il fallut se rendre à l'évidence : c'était bien là le début du « nouveau » film de Terry Gilliam qui était projeté. Et, misère, trente ans plus tard, c'est toujours après « le sens de la vie » que l'ex-Monty Python en a, au travers de la quête foutraque de son personnage d'ingénieur asocial-rigolo (Waltz) que persécutent les tentacules d'un ordre administratif semi-totalitaire (Damon).
Par-delà la hideur et la vacuité camouflées sous l'apprêt brinquebalo-bariolé d'un film aux atours savamment entretenus de grosse horlogerie déglinguée, le plus effarant demeure que rien, vraiment rien, ne dépare un tel foutoir, tout de pseudo-philo et de métaphysique en plastique, d'un certain imaginaire eighties de la fable d