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Mostra : la mémoire en étendard

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Plus vieux festival de cinéma au monde, Venise se gargarise sans censure de ses souvenirs dorés.
par Julien Gester, Envoyé spécial à Venise.
publié le 6 septembre 2013 à 19h35
(mis à jour le 7 septembre 2013 à 3h02)

Comme il est d'usage à chaque édition arborant un chiffre rond, cette 70ème Mostra de Venise étreint plus qu'il n'en faut chaque occasion de célébrer son grand âge (fondée à l'été 1932 dans le giron de la Biennale, c'est de fait la plus ancienne foire de cinéma au monde), la richesse de son histoire aux remous accordés à ceux du siècle qui l'a vu naître, l'impérissable prestige qui auréole la flopée d'immenses cinéastes venus inscrire leur nom à son tableau d'honneur. Le trait de loin le plus plaisant de ces rodomontades réside dans la petite leçon d'histoire administrée aux spectateurs en introduction de chaque projection au sein de la sélection officielle, à renfort de bandes d'actualités prélevées à ses archives – et visibles en ligne pour la plupart, sur la version italienne du site officiel de la Mostra.

On y découvre les radieuses images d'un festival que l'on voit s'inventer au fur et à mesure, voilées d'une patine tremblotante qui leur confère un charme fou, fleuries d'idoles vintage en goguette sur les plages du Lido, et commentées en off par un speaker d'alors avec un entrain qui n'est plus de ce monde. On ne saurait trop recommander de jeter un œil, par exemple, aux comptes-rendus de l'année 1936 (pour le leste salut fasciste du comte Volpi, qui encore aujourd'hui prête so