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Libération
Interview

«A l’époque, c’était vraiment pas simple de localiser Samy Naceri»

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Transfuge. Serge Bozon le voulait. L’acteur vedette, passé par la case prison, revient aux affaires pour quelques scènes d’amour vache.
Serge Bozon. (Photo Frédéric Stucin)
publié le 10 septembre 2013 à 19h01
(mis à jour le 11 septembre 2013 à 10h09)
Photo Frédéric Stucin.

Tip Top est un film qui se plaît à distribuer les claques. Et la plus secouante qu'il administre tient à l'apparition qu'y effectue Samy Naceri. Sans doute jamais si bien filmé auparavant, l'acteur fait ici office d'effet spécial face à Isabelle Huppert, en violoniste cogneur (et cogné), d'une extrême douceur que l'on ne lui devinait pas jusque-là. Le temps d'une conversation cet été, Libération a réuni l'acteur intense révélé par la franchise Taxiet le cinéaste indé fan d'Arrieta et de Biette, de loin la collaboration la plus improbable de l'année.

Comment vous êtes-vous trouvés ?

Serge Bozon : Au début, vraiment, je ne savais pas vers qui me tourner. Je cherchais un mari au personnage d'Isabelle Huppert, et je n'étais sûr de rien. Je me demandais si ça devait être une sorte de grand élégant à la Dominique de Villepin ou un néo-George Sanders, un peu flapi, un peu sordide. Je rencontrais des gens, personne ne m'inspirait, et un matin, j'ai eu une sorte d'illumination : il me fallait Samy Naceri.

Samy Naceri : Sauf qu'à l'époque, c'était vraiment pas simple du tout de localiser Samy Naceri… Personne ne savait si j'étais à Cayenne, aux Bahamas, ou je ne sais où. Je n'avais pas tourné depuis plus de trois ans [depuis Indigènes de Rachid Bouchareb, ndlr], mon numéro de portable ne circulait plus dans le milieu, je n'avais pas d'agent. Et puis Serge a fini par me trouver. Il avait l'air d'avoir une idée très précise de ce qu'il voulait me faire