L'été est fini mais on peut prendre du rab de vacances en allant voir Ma Belle Gosse, tourné sur l'île de Ré en 2011, c'est-à-dire sur la zone la plus densément peuplée en people ciné et show-business de France - avec cap Ferret bien entendu -, depuis le déclin de Saint-Tropez. Pourtant ici, nulle trace de Nathalie Baye ou de François Ozon, mais plutôt d'une famille à l'aise aux contours flous, avec grande maison et vaste jardin.
Hérisson. Maden, âgée de 17 ans, est l'héroïne boudeuse du film. Elle entretient depuis des mois une correspondance secrète avec un détenu de la prison voisine. Personne n'est au courant et puis, finalement, un peu tout le monde, à force d'indiscrétion des cousines qui lisent les lettres dans son dos. Le père de Maden, un type encore jeune, objectivement casse-pieds, probablement immature, fait le copain, puis le prof, puis se fait jeter. Un hérisson trottine dans l'herbe la nuit, lui seul semble profiter à fond de la douceur de l'air et peut-être de vivre, dès lors qu'on veut bien nous laisser tranquille.
La réalisatrice franco-canadienne Shalimar Preuss avait été remarquée avec un court métrage intitulé Stella Plage (2009). Elle a étudié les beaux-arts aux Etats-Unis et au Fresnoy. On la sent libérée du souci de raconter véritablement une histoire, cherchant plutôt à emmagasiner les sensations, le climat, la lumière de ces grandes journées démeublées, que les atermoiements de la jeune fille rem