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cinéma

«Tip Top»: deux types pop

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Claques. Néopolar ? Rétrocomédie ? «Tip Top» fait valser les étiquettes et défie le bon goût. Rencontre avec le cinéaste Serge Bozon et son acteur Samy Naceri, de retour après trois ans de galère.
publié le 10 septembre 2013 à 19h01
(mis à jour le 11 septembre 2013 à 9h59)
Photo Frédéric Stucin

François Damiens, interrogé par le magazine So Film à propos de Tip Top, raconte : «Quand j'ai lu le scénario, je n'ai pas compris. Quand on m'a expliqué, je n'ai pas compris. Quand j'ai joué dedans, je n'ai pas compris. Et quand je l'ai vu, je me suis dit que la première chose à faire, c'était de ne pas essayer de comprendre.» Ce «no comprendo» de principe - sans doute un poil surjoué - est séduisant. A plusieurs moments dans le film, des personnages regardent, en plissant les yeux, des actions dont le sens leur échappe ou entrent dans le plan avec l'air de ne plus du tout savoir ce qu'ils font là. Un principe de nervosité et d'hébétude préside à l'ensemble du récit branché sur on ne sait trop quel courant alternatif plus ou moins déréglé.

Keuf. Pourtant, l'intrigue n'est franchement pas compliquée. Un ancien flic algérien, Farid Benamar, installé en France dans les années 90, est devenu indic pour la police française dans une petite ville du Nord, Villeneuve, et il a été retrouvé mort, assassiné. Deux inspectrices de la police des polices, Esther (Isabelle Huppert) et Sally (Sandrine Kiberlain), rappliquent de Paris pour mener l'enquête. Mendes (François Damiens), keuf louchissime, contact référent de feu Benamar, traîne son flair torve à droite à gauche, plaçant un nouvel indic maladroit dans le milieu pour essayer d'avoir le fin mot de l'affaire avant tout le monde. Nadal, un journaliste fouille-merde (Franç