Pour qui goûterait l'oxymore, l'affiche en propose un exemple involontaire en vantant «le meilleur film de Michael Bay» ; un argument qui laisse dubitatif s'agissant d'un cinéaste expert dans l'art de faire exploser les dollars par dizaines de millions pour rien, ou si peu (Armageddon, Pearl Harbor, Transformers 1, 2 et 3…). Cependant, contre toute attente, la réclame se tient, fonçant même à toute blinde sur la highway du «grand film détraqué» dont les quelques effets pyrotechniques et autres saillies autrement saignantes, ou salaces, n'auraient d'autre but que de mettre en charpie le fameux rêve américain - ou du moins ce qu'il en reste.
Fondé sur une histoire authentique (les photos des vrais protagonistes faisant foi, in fine), No Pain No Gain relate l'édifiante équipée sauvage d'une bande de pieds nickelés, fondus de muscu et apprentis malfrats qui, pour avoir aussi leur grosse part du gâteau, décident un jour de kidnapper un type aussi imbuvable que friqué, mais s'enlisent assez vite dans leur crétinerie congénitale.
Ici, le casting fait des étincelles, véritable foire à la testostérone où, dans un univers désincarné de bolides et d'enseignes publicitaires, Mark Wahlberg (qui a repris son abonnement au gymnase club) et Dwayne Johnson (ce dernier sauvant ici toute une filmo d'une nullité abyssale : le Roi scorpion, Bienvenue dans la jungle…) témoignent d'un sens incandescent de l'autodérision machiste.
Puissamment amora