6 mai 2012. Laetitia, journaliste à i-Télé, se prépare à filer vers le siège du Parti socialiste, où elle doit couvrir l’élection présidentielle, au milieu des partisans de François Hollande surchauffés. Elle laisse ses deux enfants en bas âge à Marc, un baby-sitter inexpérimenté et mou qui s’aperçoit rapidement, devant les cris de la plus petite, qu’il a eu tort d’accepter le job. La situation grimpe encore d’un cran quand Vincent, l’ex de Laetitia fraîchement sorti d’un internement psychiatrique, appelle et réclame de voir ses enfants. La jeune femme ne veut surtout pas le voir ni le laisser entrer. Elle part sur la moto vers la rue de Solférino, tandis que Vincent, qui a acheté des cadeaux (un masque de théâtre javanais, une réplique en plastique du sabre de Darth Vader…), pète un câble et force le passage de l’appart.
Ciel ouvert. La fièvre de cette journée particulière ne cessera de grimper au fur et à mesure que s’enchaînent les décisions discutables (Laetitia demande à Marc de rappliquer vers elle avec les enfants) et l’angoisse agressive de Vincent qui vitupère en tout sens, n’écoute pas, invective et finit au poste de police. Le président «normal» va être élu, la foule déborde dans les rues, excitée par le climax républicain, remplie d’une liesse sans objet qui s’enivre de promesses, de mots d’ordre, de slogans, d’une envie de faire corps avec une force plus puissante que soi. Au milieu de cette houle électrique, les personnages de la Bataille s’agitent