Justine Triet a fait les Beaux-Arts à Paris, a voulu être peintre, puis a fait du documentaire avant de s’apercevoir que la liberté qu’elle recherchait, elle l’obtiendrait par la fiction. Son court métrage Vilaine Fille, Mauvais Garçon tourne en 2012 dans de nombreux festivals (Berlin, Stockholm, Sarajevo) et ramasse de nombreux prix. Comédienne formée au Conservatoire national suisse, Laetitia Dosch crée sa compagnie, Viande hachée des grisons, et enchaîne théâtre, cinéma, danse contemporaine, one woman-show, spectacle de femme à barbe. L’interview se passe dans l’appartement de cette dernière, dans le Sentier, à Paris, avant séance photo épique quelques étages plus bas dans un atelier de couture, qualité française.
Comment vous êtes-vous rencontrées ?
Laetitia Dosch : J'étais choriste dans un groupe et on s'est beaucoup regardées, moi sur scène, elle dans le public, et puis je suis allée la voir alors qu'elle buvait un verre au bar et je lui ai dit : «Pourquoi tu mets du rouge à lèvres ?» Elle m'a répondu : «Parce que sinon j'ai l'air d'un homme.» Elle était hypersexuée et, en même temps, très masculine, avec un chapeau d'homme.
Justine Triet : J'ai trouvé que Laetitia avait un côté barré que j'ai tout de suite aimé, entre son corps un peu massif et sa petite voix. C'était un an avant mon court métrage Vilaine Fille, Mauvais Garçon. On est devenues amies et, chaque fois, les rôles étaient pour elle.
Le film repose sur un défi de tournage, une bonne part de la fiction ayant été tournée le seul jour de l’élection présidentielle de 2012, en extérieur. Si vous loupiez ça, votre premier film disparaissait corps et biens…
J.T. : J'avais tourné un documentaire que je trouv