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Portrait

Jasmine Trinca: la voie hors rail

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Chair fraîche. A 32 ans, l’Italienne a déjà travaillé avec Moretti, Bonello ou Placido. Elle est à l’affiche de «Miele».
Jasmine Trinca, actrice du film "Miele" de Valeria Golino, à Cannes, le 17 mai 2013. (Audoin Desforges)
publié le 24 septembre 2013 à 23h07
(mis à jour le 25 septembre 2013 à 15h35)

En mai, à Cannes, où elle assurait la promotion de Miele, qui sort aujourd'hui (lire ci-dessus), Jasmine Trinca, 32 ans, faisait un effet détonnant. La discrétion du film dans le cirque du Festival, son sujet, la relative méconnaissance, en France du moins, de la comédienne laissaient présager une rencontre un peu fade. Mais, dès l'arrivée de la jeune femme sur une terrasse logotisée et désertée, tous, journalistes, attachés de presse ou serveurs blasés, comprenaient que cet oiseau-là était d'un genre particulier.

«Délicatesse». Un français teinté d'un fort accent, la voix grave, une allure vestimentaire impeccable, des yeux charbonneux, un rire contagieux, une charmante volubilité tempérée par une beauté racée, tout est réuni chez Jasmine Trinca pour la faire entrer dans un très beau cliché, celui de «l'actrice italienne», du cru de Monica Vitti. Dans Miele, elle est pourtant loin de provoquer un incendie, joue en permanence dans la réserve et les nuances. Elle évoque la «délicatesse du rôle, comme du film» : «Mon personnage est celui d'une jeune femme très seule qui est à un point charnière de son existence. Elle doit choisir entre une vie banale et une occupation extraordinaire, pour laquelle elle doit se transformer. Il y a quelque chose de l'ordre de la peinture dans la manière dont Valeria Golino déroule son histoire. Il n'est pas anodin qu'elle soit actrice, elle a su me pousser dans la bonne