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Libération

Ma Bataille de Solferino

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publié le 26 septembre 2013 à 18h06

En sortant tout à l'heure d'une projection de la Bataille de Solferino (Libération des 20 mai et 18 septembre), j'ai violemment compris pourquoi, primo, je n'étais pas critique de cinéma, et secundo, pourquoi je n'avais pas fini de dire dans ces pages du mal de mes contemporains en général, et des électeurs, sympathisants et adhérents du Parti socialiste en particulier. Alors, pour nous changer des chemins trop bien balisés de mon secundo (n'est-ce pas, Manuel Valls), je vais ce jour m'autoriser un détour dans les vierges territoires de mon primo.

Pour qui ne l’aura pas vu encore, rappeler l’objet du film de Justine Triet ; en gros, en «pitch», comme on dit chez les pressés de la profession : dans la presque parfaite unité de lieu, de temps et d’action du 6 mai 2012 de second tour d’élection présidentielle, le désastre effroyablement banal d’une «cellule familiale» - ce terme qu’utilisent les économistes et les notaires pour désigner l’entité «couple» lorsque, l’amour ayant fui, vaincu, vers le ciel noir (comme dit presque le poète), il se délite et part en quenouille. Vient le temps de la haine, aussi prévisible et intégré que celui de l’esclavage salarié dans la vie quotidienne. C’est le temps du film.

Le couple, c