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Cinéma

Cinéastes en import-expo

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Tendance. Depuis une quinzaine d’années, de grands auteurs sont aussi devenus les sujets d’expositions à succès. Un phénomène qui modifie le regard que le public porte sur eux.
Dessins Frédéric Rébéna (Picasa)
publié le 1er octobre 2013 à 18h46
(mis à jour le 2 octobre 2013 à 10h12)

Pour parler de cinéma, prenons la peinture… Une fois que le tableau est sorti de l'atelier du peintre, ce qui correspondrait pour le film au moment du cut final dans la salle de montage, il prend la direction de la galerie, par définition marchande, et que l'on peut transposer à l'exploitation du film en salles. Avec le temps, le tableau pourra ensuite emprunter le chemin d'une exposition. Certaines grandes expos, comme la Biennale de Venise ou la Documenta de Kassel (en Allemagne) trouvent leur plus évident cousinage avec le festival de cinéma - lequel, en Italie par exemple, s'appelle aussi Mostra, soit monstration, c'est-à-dire expo. Enfin, pour un tableau, l'étape finale d'un circuit classique est incarnée par le musée, qui veille à sa conservation et à sa diffusion auprès du public, fonctions auxquelles, s'agissant des films, répond peu ou prou une cinémathèque.

Depuis une quinzaine d’années, un nouvel étage s’est ajouté à l’édifice par lequel le cinéma est montré : on l’expose. On pourrait sans doute faire remonter la généalogie de ce mouvement à la fin des années 80 et au succès, assez phénoménal à l’époque, de l’exposition «Cités-Cinés» dans la grande halle de la Villette, à Paris. Mais l’exposition séminale, celle qui allait donner le ton monographique observé jusqu’à aujourd’hui est certainement celle créée à Montréal en 2000 par les commissaires Dominique Païni et Guy Cogeval, puis reprise à Paris l’année suivante : «Hitchcock et l’art : coïncidences fatal