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Libération
Critique cinéma

«Prisoners», rapt tout

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Le réalisateur québécois d’«Incendies» revient avec un thriller où deux fillettes sont enlevées.
publié le 8 octobre 2013 à 18h46

En 2010, le film Incendies, d'après une pièce de Wajdi Mouawad, frappe les esprits. Sur fond de guerre moyen-orientale, l'héroïne du film traversait des épaisseurs de tragédies successives : abandon d'enfant, vengeance, prison, viol, torture (par celui qui s'avère être son propre fils), retour exorbité du refoulé et rédemption… Le mélange d'un certain extrémisme narratif et d'une grave interrogation morale sur la culpabilité était un cocktail détonnant, révélant à l'international le cinéaste québécois Denis Villeneuve. Le revoici pour la première fois en territoire américain avec un thriller écrit par un jeune scénariste, Aaron Guzikowski.

Prisoners a tout, à nouveau, pour mettre les nerfs à vif. Keller Dover et sa femme passent le déjeuner de Thanksgiving chez des amis et voisins, les Birch. A l'heure du café, alors que les parents blaguent au salon, leurs fillettes respectives, Anna et Joy, disparaissent. Les soupçons se portent sur un garçon attardé, Alex, qui se balade dans son camping-car. Mais dans ce véhicule, aucune trace des gamines. Alex dit qu'il ne sait rien. Keller Dover, lui, est convaincu du contraire, enlève le type et se met à le questionner en lui cassant la figure avant de passer à d'autres méthodes d'intimidation. Pendant ce temps-là, le détective Loki essaie de garder son calme et de mener une enquête minutieuse pour trouver le responsable du rapt et les deux fillettes.

Le film s’articule autour de la confrontation entre Hugh Jackman, dan