Vandal ne perd pas une seconde. Après une séquence générique de toute stupeur et de toute beauté, le film s'ouvre sur le geste le plus subversif, scandaleux et désespéré qu'un adolescent puisse commettre de nos jours : jeter son phone aux chiottes…
Ce héros est Chérif (remarquable Zinedine Benchenine), âgé de 15 ans, bon gars enclin à une pente rebelle que sa mère dépassée envoie bûcher son CAP chez son oncle, à Strasbourg, dans l’espoir de le recadrer un peu. Il y retrouve surtout son cousin Thomas, jeune homme double affichant, de face, l’image d’un fils à lunettes rassurant et exemplaire et, de profil, le vrai visage d’un vif insurgé. Chérif est initié par Thomas à une activité secrète : le graffiti urbain, dont il partage la passion fiévreuse avec quelques amis. La nuit, dans de superbes ballets d’ombres, ce petit groupe d’adolescents transcendés repeint la capitale alsacienne aux couleurs inquiètes mais fringantes de leur jeunesse. Lorsqu’elle apprend l’existence de Vandal, graffeur rival dont les exploits «YouTubés» lui semblent aussi admirables qu’humiliants, la bande de sept conspirateurs jure de sauver l’honneur…
Parmi les charmes de Vandal, celui de ne pas être fixé dans un seul registre n'est pas le moindre. A sa manière iconoclaste en douceur, le metteur en scène développe un art de conjuguer les contraires, ménageant une vraie filiation avec le cinéma français mais ouvrant grand les fenêtres sur un au-delà formel, accueillant d'autres co