2031 Alors que la Terre est en proie à une nouvelle ère glaciaire sous l'effet dérégulé d'agents anti-réchauffement climatique, la vie y a presque entièrement disparu. Les derniers survivants vivent à bord d'un train lancé autour d'un globe réfrigéré – au rythme d'un tour du monde par an, le défilement des années se trouve ainsi rythmé par le passage sur le même pont. Cette arche sur rails a reconduit un brutal ordonnancement social : d'aristocratiques nantis dans le confort des voitures de têtes tandis que les masses indigentes s'entassent en wagons de queue, corvéables à merci et régulièrement dépossédées de leurs enfants par des hommes en armes. Si bien qu'un petit groupe finit par se mettre en tête de remonter le train.
Voilà la trame imaginée par le scénariste Jacques Lob au milieu des années 70 et mise en dessins par Jean-Marc Rochette en 1982 dans la bande dessinée le Transperceneige, une trame que le Coréen Bong Joon-ho fait aujourd'hui sienne dans un cinquième long métrage annoncé de longue date et attendu à la mesure de la très haute idée que l'on a de ses précédents films (Memories of Murder et The Host) en tête.
Bong se révèle aventureux dans sa démarche d'adaptation ; on ne retrouve ici guère trace des personnages de la BD, ni d'un quelconque souci de vraisemblance. Son ambition le rend aussi tantôt un peu indigeste et balourd, tantôt pris d'accès sublimes où il ouvre des abîmes théoriques et renoue (sans presque aucun effet num