Début octobre, dans le lobby d'un hôtel parisien, Cliff Martinez est assis dans un fauteuil moelleux la cinquantaine bronzée. L'ancien membre des Red Hot Chili Peppers est de passage à Paris, avant de rejoindre Châlons-en-Champagne (Marne) pour le festival War on Screen, dont il est membre du jury. Le compositeur a été révélé par Sexe, Mensonges et Vidéo, le premier film de Steven Soderbergh avec qui a il n'a cessé de travailler depuis lors.
Comment avez-vous commencé à travailler avec Steven Soderbergh ?
J'avais des amis éditeurs sonores, et l'un d'entre eux m'a invité chez lui pour l'aider sur la musique d'un film. Il voulait des «sons extraterrestres» et a fait appel à moi parce que je faisais de la musique industrielle, très brute. Steven était son colocataire, il a entendu ma musique et a tout de suite dit «ça serait parfait pour mon film». Ce n'était pas parfait du tout, mais voilà… Dans une récente interview, Steven a expliqué que notre collaboration a débuté parce que j'étais le seul compositeur qu'il connaissait, mais il était aussi le seul réalisateur que je connaissais (Rires).
Vous avez senti tout de suite que c’était le début d’une grande collaboration ?
J'ai tout de suite vu qu'il était un très bon réalisateur, avec une forte sensibilité artistique et une façon bien à lui de raconter une histoire. Il sait vraiment ce qu'il veut au niveau de la direction musicale de ses films, c'est très confortable pour moi. Et, à ce moment-là, Sexe, Mensonges et Vidéo rencontrait un tel succès : ce fut comme un décollage pour tous ceux qui ont travaillé sur le film.
Donc devenir compositeur de film a été comme une évidence ?
Oui. Pour être sincère, je n’