Dans un studio de mixage parisien, Olivier Dahan, la casquette bien en place, finalise le clip du premier titre d'Elvira, le Minimum. Un retour aux sources pour celui qui a réalisé une centaine de clips, mais surtout une respiration dans le conflit qui l'oppose à Harvey Weinstein au sujet de son prochain film, Grace de Monaco.
Ça vous manquait de réaliser des clips?
Ouais, ça faisait longtemps. Il y a vingt ans j’en faisais souvent. J’ai toujours aimé ce format et j’adore la musique, donc je le fais toujours sérieusement. Ces dernières années, avec l’industrie de la musique qui est un peu azimutée et moi qui ai moins de temps, c’était compliqué, mais j’ai envie d’en refaire, oui.
Qu’est ce qui vous plaît dans ce format?
Ça va vite. Je ne fais plus que des plans séquences. Je ne tourne plus, comme je tournais il y a vingt ans, en faisant plein de plans. Le but ce n’est pas de faire de belles images, mais de ne pas couper la musique. Pour un clip comme celui-ci, j’ai envie que les images bougent, que les cadres soient approximatifs. On a tourné ça avec une petite caméra, on a fait quinze prises, et toutes sont différentes. Je voulais que ce soit comme un musicien qui fait un enregistrement brut, en une seule fois.
Le clip reprend l’esthétique des soirées skins, c’était une proposition d’Elvira ou c’était votre idée?
Ce n’est pas moi qui prends les décisions tout seul, ça s’est imposé en parlant avec elle… J’essaie de servir au mieux la chanson et certainement pas ma personne. C’est ce que j’aime bien dans le clip: contrairement au cinéma, on se met au service de quelqu’un d’autre. Ça me manquait.
Le clip d'Olivier Dahan pour le titre Le Min