Menu
Libération
Interview

Gilles Jacob: «J’aime Jean-Luc Godard, Ça vous la coupe ?»

Article réservé aux abonnés
Délégué général du Festival de Cannes de 1978 à 2001, qu’il préside désormais (sa succession est ouverte), Gilles Jacob, 83 ans, a publié en mai un recueil de souvenirs, «les Pas perdus» (Flammarion). On peut suivre ses aventures sur Twitter.
Gilles Jacob. (Photo Reuters )
publié le 22 octobre 2013 à 18h06
(mis à jour le 24 octobre 2013 à 10h25)
La première image ?

L'Origine du monde, de Gustave Courbet.

Le film que vos parents vous ont empêché de voir ? Ou un film vu en cachette dans leur dos ?

La Vénus aveugle [d'Abel Gance, ndlr] : ils avaient sans doute peur que je sois traumatisé et le seul nom de Vénus évoquait alors le soufre. Pour l'Empire des sens, je me suis passé de leur permission.

Qu’est-ce qui vous fait détourner les yeux de l’écran ?

Tout ce qui touche à la chirurgie, à commencer par la lame de rasoir qui incise l'œil dans le Chien andalou, de Buñuel. Et, plus généralement, la violence non stylisée, le gore, tout ce qui lève le cœur : Peckinpah, si ; Tobe Hooper, non.

Un rêve qui pourrait être un début de scénario ?

Je rêve que, à la fin de Casque d'or, Serge Reggiani n'est pas guillotiné, car Simone Signoret réussit à le faire s'évader. Ils vont se cacher dans l'auberge des bords de Marne où Renoir a tourné Une partie de campagne. Je ne sais s'ils réussiront à vivre cachés et heureux, car je me suis réveillé.

Le film où la scène qui a interrompu un flirt avec votre voisin(e) ?

Sherlock Junior, de Buster Keaton, où je réagis comme le héros projectionniste dans sa cabine délaissant son flirt pour imiter les personnages à l'écran.

Dans la salle, une place favorite ? Un rituel ?

Evidemment au bord du rang, pour allonger les jambes, bien voir l’écran et pouvoir disparaître discrètement sans gêner personne…

Avec quel personnage de film aimeriez-vous partir sur une île déserte ?

Lara Croft, de jour comme de nuit.

La séquence qui vous a empêché de dormir ?

La scène d'Orange mécanique où l'on soumet Malcolm McDowell au comble de la torture : bloquant ses paupières en position ouverte, on bombarde sa rétine d'images en rafales. De quoi ne plus fermer l'œil de la nuit.

Le gag ultime ?

Engager une star internationale à très haut cachet pour finalement lui flouter le visage (Robin Williams dans Harry dans tous ses états